Flic. Flac. Flic. Flac. Dans le ciel, la sombre ville déployait sa cape grise fétiche. Errant à travers les rues, j'accordais mes pas au tempo de la chute des goutes de pluies sur les pavés anglais. Flic. Flac. Flic. Flac.
-Dieu! Que cette chère Londres sort de l'ordinaire aujourd'hui! Allons bon. Qu'ont fait ces habitants pour vous faire pleurer de plus belle, mon petit père?
La rue déserte dans laquelle je me trouvais me permettait de parler sans gêne à voix haute et je le faisais vol... Comment? Une rue de Londres? Déserte? Voilà qui était bien étonnant...
En regardant pour la première fois de façon intéressée cette fameuse rue, je me rendis compte du quartier délabré dans lequel j'étais tombé. Les quelques maisons étaient aussi bancales qu'une table à trois pieds, certaines même brulées. Un peu plus loin, je pus apercevoir ce qui semblait être un petit jardin, désormais réduit à l'état de débris. Le sol était jonché de vieux journaux, parsemée çà et là par des chats littéralement squelettiques. L'odeur était insupportable, et je couru vers ce qui ressemblait à une bassine afin de vider mon estomac. Ce lieu était infect, écoeurant, abominable. Mais bon dieu! Où étais-je?
Je ne quittai qu'à de très rares occasions le confort de ma petite habitation, et voilà que ce jour-là il m' était venu l'idée folle de sortir de chez moi où les délicieuses effluves de parfums envahissent les narines à chaque respiration pour me promener auprès d'un air plus frai. De là où je me trouvais, j'émettrais quelques doutes quant à la fraicheur de l'oxygène de ce quartier industriel. Juste quelques doutes. Ah, ça! Je promettais que l'On ne m'y prendrais plus à ce genre d'escapades.
Ces promesses étaient bien belles, mais elles ne me seraient d'aucune utilité si je ne parvenais pas à retourner d'où je venais. Mes pensées m'avaient absorbées le long du chemin, et j'avais honte de l'admettre mais... Je n'avais strictement aucune idées en ce qui concernait l'endroit où je me trouvais et je n'en savais guère plus sur le trajet à faire pour retrouver une once de civilisation. Quel est le mot que l'on utilise pour ce type de situation, déjà? Perdue? Oui, aussi désolant que ça puisse paraitre, c'etait malheureusent ce qui m'arrivait. J'avais passé ma vie à vouloir savoir tout sur tout sur le monde qui m'entourrait, et en fin de compte, je ne savais rien sur la ville où je vivais.
J'étais réduite à l'état de pauvre débile en plein milieu de nul part, entre un désert sur Terre et l'Enfer.